Industrie de l’ocre © Ripert

Itinéraire de la Renaissance à la Révolution industrielle

Balade inédite au fil de l’histoire du Vaucluse – épisode 3

2 jours

Distance :
135 Km

Ansouis

Isle-sur-la-Sorgue

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La Renaissance

Alors que les châteaux du Luberon se construisent ou s’embellissent à Ansouis, La Tour d’Aigues, Lourmarin, une histoire tragique se tisse au cœur du Luberon, sur un territoire allant, du nord au sud, de Murs à Pertuis, d’est en ouest de Peypin d’Aigues à Cavaillon : celle des Vaudois.
A la fin du XVème, alors que le Luberon arbore des villages désertés et des terres en friche, les seigneurs locaux accueillent des communautés vaudoises. Près de 6 000 personnes vont ainsi venir s’installer.
Chrétiens dissidents, ils ont discrets quant à leurs enseignements prodigués au sein de leurs habitations et redonnent au Luberon des terres cultivées, des hameaux habités. Une harmonie rompue par François Ier qui décrète, en 1531, la poursuite des hérétiques vaudois et luthériens. C’est ainsi que de 1532 à 1539, l’inquisiteur Jean de Roma poursuivra plus de 400 personnes. C’est l’exécution du meunier Colin Pellenc et la confiscation de ses biens qui mettra le feu aux poudres, avec le saccage du Moulin d’Apt en représailles.
Les tensions montent, c’est l’escalade et, en 1540, le Parlement d’Aix prend un arrêt contre 22 habitants de Mérindol, qui furent brûlés vifs, leurs familles expulsées et leurs biens confisqués. Le tragique point culminant sera atteint le 13 avril 1545, où tous les villages vaudois du Luberon sont mis à sac et incendiés.

Ça vaut le détour

  • Aujourd’hui, le musée de la Muse à Mérindol retrace cet épisode funeste et sur les hauteurs du village, sur le site de l’ancien château, le mémorial rend hommage « En mémoire des vaudois de Provence morts pour leur foi ».

Zoom sur le Mur de la Peste


En 1720, alors que la Peste, venue de Marseille, ravage la Provence, les instances du Comtat Venaissin décident d’ériger un mur sanitaire en pierre sèche sur une hauteur de 1.90 m et sur une longueur de 27 km. Si le mur n’eut pas l’effet escompté (la peste va s’y répandre jusqu’à Avignon), il a néanmoins traversé le temps et l’on peut le longer, depuis Cabrières d’Avignon, Fontaine-de-Vaucluse, Murs, ou encore Monieux.

Mur de la Peste

Vers l’ère industrielle

Le Vaucluse, dont la tradition agricole existe depuis toujours, est aussi terre d’industries : fabriques de pâtes à papier au  XIVème siècle, présence de moulin à farine sur la Sorgue dès le Xème siècle.

L’industrie textile fut notamment prospère à Orange au XIVème et XVème siècle avec pas moins de 300 drapiers au cœur de la cité, la construction d’un moulin à soie en 1624, avant que ne soient fabriquées les célèbres indiennes fabriquées par l’entreprise Wetter (dont l’histoire est retracée au musée d’Art et d’Histoire).
Du côté d’Althen-des-Paluds, Jean Althen créa et développa la culture et la transformation de la garance en Vaucluse. Une industrie qui prendra son essor, faisant du Vaucluse, au 18 XVIIIème siècle, le 1er producteur d’Europe. Une belle aventure qui prendra fin en 1868, avec l’avènement de l’alizarine, produit chimique synthétique.

Dans le Luberon, du côté du Pays d’Apt, l’industrie de l’ocre se développe dès la fin du XVIIIème siècle et début du 19 XIXème siècle sous l’impulsion de Jean-Etienne Astier, enfant de Roussillon. Bientôt, plus de 100 carrières ouvrent et sont exploitées pour extraire le précieux minerai qui va assurer la prospérité économique de la région pendant plus d’un siècle. La grande crise de 1929 et la seconde guerre mondiale mirent un terme à cette industrie.

Aujourd’hui, cette épopée ocrière se découvre dans les mines de Bruoux, à Gargas (uniques en Europe) et à Okhra, écomusée de l’ocre situé sur l’ancienne usine Mathieu, à Roussillon. 2 lieux où le visiteur plonge dans la couleur et la vie des mineurs, et découvre nombre d’objets et équipements (dont les systèmes de lavage, fours, moulins). A noter qu’une seule entreprise continue, à Apt, l’extraction de l’ocre : la société des ocres de France.

A l’Isle-sur-la Sorgue, c’est l’industrie textile qui se développe avec un fleuron, la manufacture Brun de Vian-Tiran, créée en 1808. 210 ans plus tard, elle est toujours là et perpétue cette tradition du travail des fibres nobles à travers son activité florissante et son musée, La Filaventure.

Bon plan