Un chalet à Gstaad

C’est à la fois en tant qu’auteure, metteuse en scène et comédienne que Josiane Balasko retrouve les planches, dans un hilarant pamphlet sur les exilés fiscaux. Dans Un chalet à Gstaad, ville repaire des ultra-riches, elle incarne Françoise, une alcoolo mondaine aux antipodes de la Nathalie Morin qu’elle campait dans Les bronzés font du ski. Ce soir-là, le couple qu’elle forme avec son mari (qui a fait fortune dans les WC sophistiqués) reçoit d’autres exilés fiscaux, un industriel fils à papa et sa femme, aristocrate d’une niaiserie crasse. Les ressorts du vaudeville seraient incomplets si ladite aristocrate n’était venue, flanquée de son coach spirituel, un rien gourou, qui va annoncer à cette richissime assemblée que leur « pognon de dingue » pourrait s’évaporer. Dès lors, le vernis craque, les amitiés de façade explosent. Dans ce boulevard irrésistible réglé, comme une horloge (suisse), on jubile de voir tourner en ridicule, comme le dit Josiane Balasko, « ces inaccessibles impunis qui nous toisent avec mépris ».

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