« Enfants de la réclame » ou l’univers de la pub à Valréas
Quand on est en balade du côté de l’Enclave des Papes, on fait toujours une halte à Valréas, au Musée du Cartonnage et de l’Imprimerie, qui raconte comment le cartonnage a fait les beaux jours de l’économie locale. C’est aussi l’occasion de flâner, au premier étage, dans les expositions qui s’y succèdent. Depuis début avril et jusqu’à fin 2025, c’est l’exposition « Enfants de la réclame ! Petite histoire de la publicité enfantine » qui habille les cimaises. Une épopée qui raconte en 130 objets de la fin du XIXe siècle à la fin des années 1980, comment l’enfant est devenu objet de publicité et prescripteur.
Une exposition pour tous, qui rappelle que la publicité, parfois amusante, insolite, déroutante, quelquefois gênante pour un regard actuel. Elle reflète aussi la société à travers le temps.
Durée :
2 heures
Type :
Visite
Une exposition faite pour les enfants
A travers un parcours de pas jaunes spécialement dessinés pour eux, les enfants profitent de l’exposition, avec des publicités et panneaux explicatifs à leur hauteur.
Au milieu de la salle, deux petits bureaux leur permettent de découvrir notamment le jeu de l’oie des cirages « Le Lion Noir ».
En fin de parcours, un petit salon – qui peut être aussi utilisé par les grands – permet, casque sur les oreilles, de découvrir quelques pépites de l’univers publicitaire.
Durant les vacances scolaires 2024, on visite l’exposition en famille, le jeudi à 14h.
Les rendez-vous sympas « spécial enfants »
Rendez-vous également les 21 et 22 septembre pour les Journées du Patrimoine, le 28 septembre pour un après-midi jeux, le 21 octobre pour un atelier « les arts du cirque, un jeu d’enfant » dans le cadre de Toutifesti
L’enfant dans la publicité
L’enfant, avant qu’il ne devienne objet de publicité, n’était que peu représenté, sauf dans l’iconographie religieuse. D’ailleurs, dans les premières publicités, dont certaines sont exposées, on retrouve cette représentation du duo Mère-Enfant, la mère protégeant, grâce au produit présenté, la santé de son chérubin aux joues roses, potelé et bien portant. Bébé Cadum en est le parfait exemple au fil des années !
Dès les années 1900, les enfants deviennent « des véhicules de publicité » (Brémond, 1913). Il s’agit à la fois de les utiliser en iconographie pour susciter l’achat de produits par les parents, mais aussi d’en faire, dès l’école, des consommateurs. L’ingéniosité des marques se décline en images d’Epinal données pour récompenser une bonne conduite ou un bon résultat, des jeux distribués avec un produit acheté. Puis viendra l’ère des super-héros ou de la mascotte vantant telle ou telle marque – Qui n’a pas, enfant, collectionné par exemple les verres à moutarde avec ses héros de dessins animés ?
Côté produits, justement, tout y passe : les produits d’entretien, d’hygiène – avec des enfants qui se rasent comme papa ! -, l’agroalimentaire – Nestlé, Blédine, Lu, Maggi, les chocolats Menier…-, l’électroménager – avec les petits marmitons aux fourneaux comme/avec maman -, l’alcool et le tabac – avec Rizla+ et Job (!!)…
A cette époque, les publicitaires mettent en outre tout en œuvre pour fidéliser le client (ce qui est toujours de mise aujourd’hui) : vaisselle, objets de décoration, tisanes, accessoires…
L’exposition dévoile d’ailleurs dans ses vitrines certains de ces objets qui rappelleront des souvenirs aux plus de 40 ans – les assiettes Royco par exemple.
Témoin d’une époque et d’une société
Toujours plus !
Aujourd’hui, la publicité est partout : magazines, télévision, internet, réseaux sociaux, panneaux d’affichage, bouche-à-oreille…On estime qu’une personne est soumise à plus de 2 000 messages publicitaires/jour !
On n’y pense pas forcément, mais la publicité projette et fige dans le temps l’image de la société dans laquelle elle évolue, dans ce qu’elle a parfois de plus sombre.
Au fil des panneaux, on replonge dans les années où le travail des enfants, dès l’âge de 7-8 ans, était une chose normale, tout comme les publicités racistes dans une France colonialiste où les personnes de couleur faisaient l’objet de représentations caricaturales et péjoratives.
Des objets qui nous permettent de mesurer l‘évolution des sociétés, espérons-le pour le meilleur, même si le chemin des publicitaires – et de la société – est encore bien loin d’être vertueux !
L’exposition en pratique
3, avenue Maréchal-Foch
84600 VALREAS
Tarif normal : 7,00 €
Tarif réduit : 4,00 €
Du 1er avril au 30 septembre : du mardi au samedi et le 1er dimanche du mois de 10h à 13h et 14h 30 à 18h,
Horaires d’ouverture pendant les vacances scolaires : du mardi au samedi, 10h-13h / 14h30-17h
Le musée est fermé le 1er janvier, ainsi que le 25 décembre.
S’y rendre en bus
Ligne 903 / arrêt Lycée et école St Dominique