Randonnée à Cucuron, entre passé et présent
Cucuron et Luberon. La rime rappelle les liens étroits tissés entre le village et le massif depuis bien des siècles, comme en témoignent les leçons de l’Histoire distillées en chemin. À l’ombre du sommet du Mourre Nègre, tourné vers une mer de vignes et d’oliveraies, Cucuron resplendit de cette élégance modeste qui incarne l’âme provençale. Une terre de lumière et de traditions, cultivée et habitée, qui invite à la découverte au fil d’une boucle facile. À faire dans les premiers émois du printemps, quand le vignoble est encore jeune, par des chemins de traverse qui sentent bon la Provence.
Durée :
1 heure
Type :
Randonnée
1 – De cépages en ermitage
Du parking de Cucuron à la chapelle de l’Ermitage
On quitte Cucuron par le chemin de l’Hermitage. C’est une belle allée, aux courbes douces, frontière entre le désordre des sous-bois et la rigueur des cultures de l’autre. On y entend chanter le rossignol philomèle et les talus sont couverts de silènes d’Italie et de muscaris à toupet. Plus haut, un sentier plus étroit s’élève parmi les genêts et les coronilles jusqu’à la chapelle de l’Ermitage. Un effort acceptable et bref pour atteindre ce lieu de communion et de silence aux abords joliment aménagés. Elle arbore une façade lumineuse, que surmonte une petite cloche. On y savoure une première pause en succombant à son cachet. Ici, parmi le parfum suave des lilas, plane également un délicat parfum de sacré. La vue, généreuse jusqu’au Pays d’Aix, se prolonge jusqu’aux remparts de la Sainte-Victoire.
Le saviez-vous ?
Cucuron, comme Vaugines, ont servi de décor à plusieurs grands films. Parmi eux Manon des Sources, de Claude Berri, en 1986, le Hussard sur le Toit, de Jean-Paul Rappeneau, en 1985 et aussi Une Grande Année, de Ridley Scott avec Russel Crowe et Marion Cotillard en 2004.
2 – Vaugines et ses environs
Coup de cœur
La place de la Fontaine, la bien nommée, invite à savourer une pause sur l’une des tables du café éponyme. C’est un peu de l’esprit du village qui se concentre ici dans ce puits de lumière et de fraîcheur animé où se donnent rendez-vous les habitants, tout près de la mairie.
De la chapelle de l’Ermitage à Vaugines
Vignes, fruitiers et beaux espaces ouverts veillés par la silhouette débonnaire du Mourre Nègre se succèdent au fil des pas jusqu’à Vaugines. Au débouché d’un sentier dissimulé sous les chênes surgit l’oratoire de Notre-Dame-de-Vaugines, annonciateur de l’église Saint-Barthélémy. L’ombre de Bosco plane sur Vaugines lorsqu’on erre à travers ses rues étroites, seulement guidé par la boussole de la curiosité. À l’instar de Cucuron, Vaugines dévoile un charme simple, une authenticité qui fait mouche. Le village apparaît comme une expression de cette Provence du siècle dernier, rude et fascinante, autant façonnée par les histoires des hommes que par le génie de la Nature. Comme un microcosme de vie provençale assis sur un héritage ancien et dont le plan de ville, dessiné à la main, invite à explorer la moindre des curiosités qui s’y trouve annotée.
3 – Retour à Cucuron
De Vaugines à Cucuron
On quitte Vaugines par le chemin de Magnan, qui est en fait une route tracée entre deux garnisons de ceps. L’itinéraire joue l’alternance entre chemins charmants et routes de campagne, à la recherche de la voie la plus clandestine possible pour parcourir un environnement très habité. Tantôt calé contre de vieux murs de pierre chauve où s’agrippent parfois quelques touffes rebelles de thym ou de romarin. Ou encore ouvert dans un chemin creux qui plonge entre deux remblais sous le couvert protecteur des chênes. Des instants qui contiennent en eux tous les éléments propices à faire oublier que l’humain n’est jamais très loin. À l’image de ces plantations de chênes abritant de précieuses truffières, un autre joyau local – après le vin, l’huile d’olive et la lavande. Puis Cucuron rouvre ses portes, invitant le visiteur à s’élever par les passages secrets de ses rues jusqu’à son donjon. Le dernier chapitre d’un beau livre d’images parcouru en à peine quelques heures.
Le saviez-vous ?
Cucuron a été durement frappé par la peste entre 1720 et 1721. Près des deux tiers de sa population en a été victime, faisant du village celui qui a payé le plus lourd tribut à l’épidémie. Un mobilier d’information rend hommages aux disparu(e)s sur la colline du Donjon Saint-Michel.
Plus balade que randonnée, cette petite boucle très facile est une plongée dans l’histoire passée et actuelle de ce petit bout de Provence à l’ombre du Luberon. J’y ai croisé des villages étonnants, reliés entre eux par des sections de sentier dégageant un charme bucolique. Une promenade à faire à pas lents et la fleur aux dents.
La rando en pratique
A télécharger :
– Trace GPX
– Fiche technique de la randonnée
Retrouvez toutes les informations de la randonnée
En détail :
– Distance : 6 km
– Dénivelé : 128 m
– Durée 1h
– Difficulté : facile
Accès en voiture : À 13 km au nord-ouest de Pertuis, par Ansouis et la D56